Conseil du mois sur le MDC
Dr Viren Naik, FRCPC

Comment j’ai converti l’examen de ma pratique en crédits de MDC

Coneil du mois sur le MDC
Viren Naik

Lorsque j’ai appris que l’Ordre des médecins et chirurgiens de l'Ontario s’apprêtait à examiner ma pratique, j’ai éprouvé une certaine crainte, comme la plupart des médecins. J’ai respiré à fond, puis je me suis dit qu’il était tout à fait naturel de se sentir nerveux à l’idée d’être évalué, particulièrement par un organisme de réglementation. J’avais beau exercer depuis 15 ans, mais c’était mon premier examen de l’ordre des médecins et je ne savais pas trop à quoi m’attendre.

Avec du recul, je peux affirmer en toute honnêteté que l’expérience s’est avérée très constructive et positive. J’ai aussi relevé plusieurs occasions d’apprentissage aux fins du programme de MDC et je souhaite les partager avec vous au cas où, vous aussi, seriez évalué par un organisme de réglementation. Le pair évaluateur était sympathique et ses commentaires étaient constructifs; j’ai même envisagé l’examen comme une occasion d’apprentissage et de coaching. J’ai aussi pu compter sur l’aide du Département des affaires médicales, qui connaît bien ces activités obligatoires et m’a aidé à colliger les documents nécessaires.

J’ai réalisé que je n’étais pas seul. Vous n’êtes pas seul non plus!

Vous voulez en savoir plus? Si vous vous apprêtez à subir l’examen d’un ordre des médecins et aimeriez consulter un pair, contactez-moi! Je serai ravi de discuter avec vous.

Conseil no 1 : Avant l’examen, profitez-en pour réfléchir à vos activités de DPC

Dans le cas de nombreuses spécialités, dont la mienne (anesthésiologie), le représentant de l’organisme de réglementation examinera un échantillon de dossiers de patients, compte tenu de la corrélation entre la vérification de dossier et le rendement clinique. Le fait de permettre à quelqu’un de consulter vos dossiers peut vous sembler bizarre, mais il s’agit d’une excellente occasion de réflexion et d’apprentissage.

Par exemple, je n’avais pas réfléchi à mon champ de pratique clinique depuis de nombreuses années (patients visés par mes services, endroit où j’exerce). Je me suis donc demandé s’il y avait eu des changements au fil des ans. Qui sont maintenant mes patients et où sont-ils?

Après avoir préparé et passé en revue le dossier que je comptais présenter à l’OMCO, j’en suis venu à la conclusion suivante : j’ai commencé ma carrière auprès de patients atteints de maladies cardiovasculaires complexes, mais ma pratique est devenue plus générale au fil des ans. J’ai reconnu que j’offrais des services d’anesthésie aux patients de chirurgie générale, d’orthopédie, d’urologie et d’obstétrique et gynécologie dans un centre de soins tertiaire. Cette information m’a permis de réfléchir aux lacunes qui m’empêchent de réaliser mes objectifs de DPC. Plus particulièrement, elle m’a aidé à équilibrer mes plans de DPC en fonction de mes intérêts/activités non cliniques et de mes responsabilités cliniques. Par exemple, si je consacre 40 pour cent de ma pratique à la prestation de services cliniques, je devrais alors répartir mes prochaines activités de DPC afin que 40 pour cent d’entre elles portent sur l’apprentissage des avancées qui s’opèrent actuellement dans les domaines où j’exerce.

Conseil no 2 : Durant l’examen, réfléchissez aux possibilités d’amélioration de la qualité révélées dans vos données et commentaires en vue d’obtenir des crédits de la section 3

Au tout début du processus, je me concentrais vraiment sur l’examen en soi (m’asseoir avec l’évaluateur pour examiner le sommaire et discuter des observations). Cependant, j’ai réalisé que je retirais de précieux apprentissages à chaque étape — de la préparation de mon échantillonnage à la lecture du rapport de l’évaluateur, sans oublier la réflexion au sujet des incidences sur ma pratique et mon plan de DPC. L’examen en soi m’a peut-être semblé un catalyseur, mais le processus de changement a réellement commencé avant ma rencontre avec l’évaluateur et s’est poursuivi longtemps après.

J’ai appris que la façon de produire mes rapports influe sur les mesures d’amélioration de la qualité, non seulement à titre individuel mais aussi en ce qui a trait à la spécialité, à l’établissement et au système. Par exemple, j’ai découvert qu’il est important pour les anesthésiologistes de documenter les données démographiques sur les patients, comme la taille et le poids, pour chaque anesthésie (ou de les estimer dans les cas urgents). Il est aussi nécessaire de commenter les hémorragies, même minimes, sans égard à la complexité de la chirurgie. Apparemment, le rapport d’anesthésie est considéré comme l’indication la plus précise d’hémorragie au dossier. Ces données sont étudiées par des chercheurs en amélioration de la qualité afin de remédier aux problèmes systémiques, notamment pour savoir comment réduire les hémorragies suivant différentes chirurgies. J’avais l’habitude de ne consigner que les hémorragies majeures; aujourd’hui, je les consigne toutes, à la goutte près.

La rétroaction que j’ai reçue m’a aussi convaincu d’ajouter désormais une anamnèse et un résumé d’examen physique à tous mes dossiers électroniques. Les rapports d’anesthésie (imprimés ou électroniques) ont souvent tendance à se limiter à des cases à cocher. Or, une anamnèse permet non seulement d’étoffer le rapport d’anesthésie qui sera présenté aux fins d’examen, mais il fournit des données importantes aux autres praticiens et établissements au moment de la prise en charge du patient.

Consignez le processus et les résultats à la section 3 : Entrez à la section 3 (Évaluation de la pratique) le temps que vous consacrez à la collecte de données et de commentaires, à l’examen de vos évaluations d'enseignement, à la réflexion et aux changements à apporter à votre pratique, à raison de trois crédits par heure.

Conseil no 3 : Une fois l’examen terminé, organisez une activité d’apprentissage collectif

Pourquoi ne partageriez-vous pas votre expérience et les leçons tirées avec votre département et votre équipe dans le cadre d’une activité éducative? Demandez à votre chef de département si vous pouvez présenter à votre équipe quelques conseils sur les pratiques exemplaires. Par exemple, je recommanderai à mes collègues de l’Hôpital d’Ottawa de consigner toutes les hémorragies, aussi minimes soient-elles! En partageant mes connaissances, je peux contribuer à leur DPC et les aider à améliorer la qualité de leurs services, dans le souci d’offrir de meilleurs soins aux patients.

Demandez des crédits de MDC : Tous les spécialistes avec qui vous partagez vos conseils dans le cadre d’une activité d’apprentissage collectif peuvent demander des crédits au titre de la section 1.

Faites connaître vos « pratiques efficaces »

Tous les trucs sont bons; n’hésitez pas à les partager grâce à notre formulaire en ligne. Si votre conseil est retenu, nous le diffuserons à nos quelque 40 000 membres dans un prochain numéro de Dialogue (le conseil sera rédigé en votre nom). Nous l’afficherons aussi sur notre site Web; tous les participants au programme de MDC y auront ainsi accès.

Voici ce que certains en pensent...

« Merci pour votre Conseil du mois sur le MDC. Je l’ai trouvé très intéressant et je m’en suis inspirée afin de créer un gabarit pour un PFP. À titre de présidente du DPC de la Société canadienne d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale, j’essaie d’aider les membres dans leurs activités de DPC. Lors de notre congrès cette année, nous utiliserons le gabarit aux fins des activités éducatives agréées et non agréées. » — Gigi Osler, MD, FRCSC, présidente désignée de l’Association médicale canadienne pour 2017

« J’ai reçu plusieurs commentaires positifs au sujet de mon conseil sur les PFP. Pour certains, les étapes sur l’utilisation de l’exemple personnel ont été utiles. En fait, une personne prévoit assister à un cours sur la santé des Autochtones! » — Shahid Ahmed, MD, FRCPC, auteur d’un Conseil du mois sur le MDC