Conseil du mois sur le MDC
Kim Blake, MBBS, FRCPC

[Activité donnant droit à des crédits de la section 3] Pourquoi ne pas recourir à un guide de communication pour obtenir une rétroaction simple et efficace de la part des patients?

Coneil du mois sur le MDC
Kim Blake

Il y a bien longtemps, j’ai créé un outil d’entrevue que j’utilise maintenant pour obtenir la plupart de mes crédits de la section 3 du programme de MDC. Il s’agit du Structured Communication Adolescent Guide (SCAG). J’aimerais vous présenter cet outil simple, mais rigoureux afin que vous puissiez aussi l’utiliser dans le cadre de votre apprentissage, peu importe les caractéristiques démographiques de vos patients.

Cet outil convient à toutes les caractéristiques démographiques de patients

Je suis pédiatre à l’Université Dalhousie, mais le SCAG convient à tous les médecins et chirurgiens qui œuvrent auprès des adolescents. Même si vous ne rencontrez pas beaucoup de patients adolescents, vous pouvez personnaliser le SCAG selon votre propre discipline ou votre champ de pratique. Par exemple, j’ai aidé des collègues spécialisés en gériatrie à créer le Comprehensive Geriatric Assessment Guide (CGAG). N'hésitez pas à communiquer avec moi si vous avez besoin d’aide; je serai ravie de travailler avec vous!

En quoi le SCAG peut-il vous être utile?

  • Une excellente source de commentaires sincères, articulés et honnêtes recueillis auprès de vos patients adolescents au sujet de votre rendement (et donnant droit à des crédits de la section 3 du programme de MDC).
  • Une réduction du taux de mauvais diagnostics (vos patients vous feront davantage confiance et seront plus enclins à vous confier des renseignements psychosociaux importants susceptibles d’influencer votre plan de traitement).
  • De meilleures techniques d’entrevue auprès des adolescents (pour expliquer la confidentialité, respecter l’anonymat, exclure les parents et discuter des comportements à risque avec sensibilité et tact).
  • Une meilleure compréhension des compétences liées au rôle CanMEDS de communicateur (un défi de taille pour nous tous!)

L’utilisation du SCAG en trois étapes simples

Le SCAG est une liste de vérification en 33 points conçue à partir du Calgary Cambridge Observation Guide. La liste a été actualisée en 2016 afin de prendre en compte des comportements modernes tels que la cyberintimidation, le vapotage, le temps passé devant un écran et les réseaux sociaux.

Téléchargez le SCAG et imprimez-en plusieurs exemplaires à conserver dans vos salles d’entrevue.

  1. Durant votre entrevue clinique, expliquez à l’adolescent que vous cherchez à obtenir des commentaires personnels et demandez-lui s’il accepterait de répondre au questionnaire à la fin de l’entrevue. Remettez-lui le SCAG et demandez-lui de remplir la section des commentaires — un ou deux points qu’il a appréciés ou pour lesquels vous pourriez vous améliorer. Répétez l’expérience chaque semaine avec d’autres adolescents, et ce, pendant un ou deux mois.
  2. Passez les questionnaires en revue à la fin du mois. Vous a-t-on attribué plusieurs zéro ou un? Voyez si vous pouvez améliorer certains points mentionnés dans la section des commentaires. Avez-vous obtenu plusieurs deux? Félicitations! Mais ne vous endormez pas sur vos lauriers. Surveillez les tendances ou trouvez d’autres moyens plus subtils de vous améliorer.
  3. N’hésitez surtout pas à utiliser le SCAG plusieurs fois par an. Concentrez-vous sur les points qui nécessitent une amélioration ou qui vous posent problème en tant que communicateur, et assurez-vous que l’entrevue se déroule bien. Par exemple, ne négligez pas l’aspect de la confidentialité, car ce point revêt beaucoup d’importance pour les patients — et leurs parents. N’oubliez surtout pas d’interroger l’adolescent seul (c’est lors de cet entretien que vous obtiendrez le plus de réponses honnêtes).

Mon récit : Discussions au sujet de l’identité sexuelle

J’ai beau utiliser le SCAG depuis de nombreuses années, j’apprends constamment des choses sur moi-même et cette liste me permet de les améliorer.

Par exemple, je discutais un jour avec une jeune femme au sujet des amoureux et des amoureuses, et j’ai remarqué qu’elle tentait d’éviter le sujet. Lorsque je lui ai demandé où elle se situait dans tout ça, elle a répondu qu’elle n’était pas certaine de pouvoir s’identifier en tant que garçon ou fille. Elle a écrit dans le SCAG qu’elle a ressenti mon malaise, mais elle était heureuse que je lui pose la question. Sa famille est stricte et elle était contente de pouvoir en discuter avec moi, en toute confidentialité.

Lors d’une discussion avec une autre patiente au sujet de son amoureux, je lui ai posé des questions au sujet de ses amoureux précédents. J’ai été fort surpris lorsque sa mère m’a appris plus tard que sa fille était lesbienne. Comme la jeune femme m’avait parlé de son amoureux, j’avais présumé qu’elle en avait eu d’autres avant.

Après avoir réfléchi à ces expériences, j’en ai conclu que, malgré ma grande capacité à évaluer la dépression, les habitudes alimentaires, les réseaux sociaux et la cyberintimidation, j’avais de la difficulté à aborder la question de l’identité sexuelle. La médecine d’aujourd’hui porte en grande partie sur le style de vie et non sur ce que nous avons vu durant notre formation; les perceptions liées au sexe et à l’identité sexuelle ont beaucoup changé au fil des ans.

J’ai créé un objectif de DPC dans mon portfolio électronique MAINPORT, soit de « me sensibiliser davantage à la communauté transgenre en lisant plus d’articles et en me souciant davantage de la portée des échanges au sujet de l’identité sexuelle. Je compte améliorer ma façon d’aborder la question de l’identité sexuelle durant mes entrevues. En me posant des questions exploratoires au lieu de questions absolues, j’éviterai probablement d’émettre des hypothèses ».

Voilà pourquoi j’aime le SCAG; il me fournit des observations utiles pour savoir si j’ai une meilleure conscience de moi, et il ouvre un dialogue qui m’aide à devenir un meilleur médecin. J’espère qu’il en sera de même pour vous!

Le saviez-vous? Le SCAG est enseigné aux étudiants en médecine à l’Université Dalhousie, à l’Université Queen’s, à l’Université de Calgary et à l’Université de la Colombie-Britannique. Nous avons démontré qu’il s’agit d’une excellente source de rétroaction structurée et d’une alternative à l’observation directe par un pair. Une étude auprès de résidents de première année de huit spécialités (quatre en médecine et quatre en chirurgie) nous a également permis de démontrer qu’il améliore le rendement durant la résidence.

Faites connaître vos « pratiques efficaces »

Tous les trucs sont bons; n’hésitez pas à les partager grâce à notre formulaire en ligne. Si votre conseil est retenu, nous le diffuserons à nos quelque 40 000 membres dans un prochain numéro de Dialogue (le conseil sera rédigé en votre nom). Nous l’afficherons aussi sur notre site Web; tous les participants au programme de MDC y auront ainsi accès.

Voici ce que certains en pensent...

« Merci pour votre Conseil du mois sur le MDC. Je l’ai trouvé très intéressant et je m’en suis inspirée afin de créer un gabarit pour un PFP. À titre de présidente du DPC de la Société canadienne d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale, j’essaie d’aider les membres dans leurs activités de DPC. Lors de notre congrès cette année, nous utiliserons le gabarit aux fins des activités éducatives agréées et non agréées. » — Gigi Osler, MD, FRCSC, présidente désignée de l’Association médicale canadienne pour 2017

« J’ai reçu plusieurs commentaires positifs au sujet de mon conseil sur les PFP. Pour certains, les étapes sur l’utilisation de l’exemple personnel ont été utiles. En fait, une personne prévoit assister à un cours sur la santé des Autochtones! » — Shahid Ahmed, MD, FRCPC, auteur d’un Conseil du mois sur le MDC