L’engagement du Collège royal à l’égard de la réconciliation s’inscrit non seulement dans notre plan stratégique, mais aussi dans les activités quotidiennes du Bureau de la santé des Autochtones (BSA). Guidé par le savoir, la gouvernance et les partenariats communautaires autochtones, le BSA mène des initiatives à l’échelle de l’organisation pour incorporer les perspectives autochtones à la formation médicale postdoctorale et à la pratique spécialisée.

Le travail du BSA répond directement à l’appel à l’action n^o 24 en intégrant à la formation médicale de l’information sur les pensionnats, les traités, les droits des Autochtones et la lutte contre le racisme. La santé des Autochtones, désormais un thème central dans le plan stratégique du Collège royal 2023-2027, est incorporée à l’ensemble de l’organisation.

Intégrer la sécurité culturelle à l’apprentissage et à la pratique

L’une des réalisations les plus visibles du BSA cette année est le lancement de Faire la route ensemble : comprendre la santé des Autochtones, un module en ligne de développement professionnel continu (DPC) autonome d’une durée de quatre heures offert en français et en anglais. Conçu pour encadrer un examen critique des effets continus de la colonisation sur les systèmes de santé au Canada, le module aborde les éléments suivants :

• impacts historiques et continus sur les déterminants sociaux de la santé et les résultats pour la santé;
• obstacles systémiques aux soins et effets des politiques coloniales, comme le déplacement forcé et le déplacement des familles;
• désorganisation familiale et répercussions des pensionnats;
• crise des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées.

Ce module encourage également à réfléchir à son rôle personnel dans les relations cliniques et la vie privée quand vient le temps de contribuer à l’équité et à la confiance.

Un deuxième module sur la stérilisation forcée et sous la contrainte est en cours d’élaboration et devrait être lancé à la fin de 2025 ou au début de 2026. De plus, le BSA a créé le guide d’animation de l’atelier Fondements de la santé des Autochtones, offert à l’interne et lors de conférences nationales, et il continue d’appuyer l’apprentissage du personnel par des initiatives d’accueil et des activités commémoratives.

Les travaux à venir porteront sur la création d’outils pédagogiques propres aux spécialités et sur le soutien aux diplômé·es en médecine à l’international (DIM), afin de s’assurer que l’ensemble des médecins, peu importe leur discipline ou leur parcours de formation, sont en mesure de fournir des soins adaptés à la culture.

Agrément et responsabilité

Reconnaissant le rôle des institutions quand vient le temps de créer des milieux d’apprentissage pour les médecins, le BSA a joué un rôle de premier plan dans la révision des Normes générales d’agrément, en partenariat avec le Collège des médecins de famille du Canada et le Collège des médecins du Québec et conformément aux recommandations du Consortium national pour la formation médicale en santé autochtone et des communautés autochtones. Ces changements ont entraîné la mise à jour des normes, qui exigent maintenant des politiques de lutte contre le racisme et des mécanismes de signalement sécuritaires.

Les normes révisées ont été approuvées par le Consortium canadien d’agrément des programmes de résidence (CanRAC) en mai 2025 et entreront en vigueur au milieu de 2026. D’ici là, le BSA élaborera conjointement des trousses d’outils opérationnels et des lignes directrices sur les pratiques exemplaires pour aider les institutions à appliquer les changements. Une formation pour les responsables de l’agrément est également en cours de conception.

Parallèlement, les normes d’agrément du DPC sont mises à jour avec la contribution de partenaires autochtones de confiance. Ces efforts visent à assurer la responsabilité non seulement à l’égard des objectifs d’apprentissage, mais aussi à l’échelle des systèmes qui les soutiennent.

Évaluer ce qui importe

Le BSA collabore également avec les responsables de l’évaluation et des examens du Collège royal afin de mettre sur pied une stratégie nationale d’évaluation en matière de santé des Autochtones. Une analyse contextuelle a été effectuée. L’objectif est d’élaborer des questions d’examen et des outils de formation, en commençant par les spécialités prioritaires comme la psychiatrie et la pédiatrie.

Voici la nature du travail à accomplir :

• offrir de la formation aux employé∙es et aux bénévoles sur la conception et la passation d’examens du Collège royal adaptés à la culture;
• établir des pratiques relatives à la délivrance des titres et aux examens qui confirment que les membres possèdent les connaissances et les compétences nécessaires en matière de santé des Autochtones et de soins adaptés à la culture;
• définir des stratégies d’évaluation en milieu de travail ciblant les compétences en santé des Autochtones des médecins en exercice et médecins en formation.

Ce travail s’inscrit dans une compréhension grandissante qu’une évaluation adéquate est essentielle à la prestation de soins équitables et que l’apprentissage et l’évaluation doivent reconnaître l’importance de la sécurité culturelle, des connaissances autochtones et de la lutte contre le racisme.

Appuyer la recherche menée par des Autochtones

Un nouveau domaine de travail pour le BSA est la création d’un programme de subventions de recherche en santé des Autochtones. Ce programme appuie la recherche autochtone en offrant du temps protégé, l’accès à des ressources ainsi que du mentorat.

Le programme révisé a pour objectif de renforcer les capacités, de soutenir l’autodétermination et de faire en sorte que le financement de la recherche réponde aux besoins à long terme du milieu de l’érudition et des communautés autochtones.

Culture d’apprentissage et d’alliance

Le BSA appuie la vérité et la réconciliation au Collège royal. Créée au début de 2024 et guidée par le BSA, l’équipe de vérité et réconciliation pilote des événements commémoratifs et des activités de formation continue du personnel qui favorisent l’alliance et la sécurité culturelle au travail.

Le BSA a également contribué à la création du Cercle des Aîné·es, qui est actuellement composé de gardien·nes du savoir traditionnel anishinaabeg, mais qui continue de recruter. Les recommandations de ce groupe permettent au BSA de mener ses activités conformément à son système de gouvernance autochtone et de demeurer redevable devant des entités supérieures, dans l’esprit et les façons autochtones de savoir, de faire et de voir.

Ce fondement d’autodétermination et de responsabilisation caractérise toutes les collaborations du BSA, comme le reflètent son rôle dans le référentiel CanMEDS révisé et ses partenariats avec d’autres organisations nationales.

À venir

Au chapitre de la santé des Autochtones, les activités du Collège royal ne se limitent pas à un seul objectif ou service, et c’est voulu! Grâce au leadership du Bureau de la santé des Autochtones, les perspectives autochtones sont intégrées à la formation, aux systèmes, à la gouvernance et à la pratique.

Bien qu’il reste encore beaucoup de travail, en faisant la route ensemble – en partenariat, avec humilité et dans le respect – la voie à suivre se dessine avec plus de clarté et de force chaque jour.