Notre rapport de 2019 présente une mise à jour de la situation d’emploi des médecins spécialistes nouvellement certifiés et révèle certains des facteurs clés et des obstacles complexes à leur recherche d’emploi.


Malgré les listes d’attente troublantes, de nombreux spécialistes nouvellement certifiés au Canada ont de la difficulté à trouver un emploi au moment où ils obtiennent leur certificat.


Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada recueille des données sur les spécialistes et les surspécialistes depuis 2011, par les moyens suivants :



Un premier sondage envoyé à tous les nouveaux spécialistes certifiés dans les 4 à 12 semaines suivant les examens de certification du Collège royal.

premier


Un sondage de suivi envoyé à tous les répondants ayant déclaré avoir de la difficulté à trouver un emploi lors de l’enquête initiale, dans les 12 à 17 mois suivant l’obtention du certificat du Collège royal.

suivi

Le rapport de 2019 porte sur les points suivants :

  • les tendances de l’emploi de 7 178 nouveaux spécialistes certifiés entre 2011 et 2018;
  • les tendances de l’emploi des médecins selon la province;
  • le temps qu’il a fallu aux nouveaux spécialistes pour obtenir un emploi;
  • les facteurs clés et les obstacles à leur recherche d’emploi.

Remarque : Il est à noter qu’on ne s’intéresse ici qu’aux difficultés d’emploi rencontrées par les spécialistes, et non les médecins de famille.

Principales constatations


De 11 à 18 % de nouveaux spécialistes certifiés n’ont pas pu trouver un emploi au moment où ils ont obtenu leur certificat.
Les difficultés à trouver un emploi touchent davantage les spécialités qui nécessitent beaucoup de ressources.
Les problèmes liés à l’emploi varient énormément d’une province à l’autre.
Certains médecins spécialistes peuvent mettre plus d’un an pour trouver un emploi clinique.
75 % d’entre eux suivaient une formation supplémentaire pensant que cela augmenterait leurs chances de trouver un emploi.
Les problèmes d’emploi des médecins ne signifient pas forcément qu’il y a trop de spécialistes.
La majorité des spécialistes ayant répondu au sondage (66 %) ont décroché un emploi dans les 12 à 17 mois suivant la certification.

Principaux obstacles à l’obtention d’un emploi

Différents facteurs complexes influent sur l’emploi, notamment :


Trop peu de postes ouverts dans certaines spécialités

Contraintes familiales : désir ou nécessité de rester près de la famille

Moins d’embauche, et accès aux salles d’opération et aux ressources limité

Mauvais accès aux annonces d’emploi

Contraintes liées à l’emploi du conjoint/de la conjointe

Départ à la retraite tardif des spécialistes chevronnés



«[Je] ne peux pas déménager, car mon époux a un emploi : j'ai déjà sacrifié 5années de formation en vivant dans différentes villes.»

Nouvelle anesthésiologiste certifiée
«Mon époux est aussi chirurgien, et nous sommes limités par le fait d'avoir besoin de deux postes en chirurgie dans la même ville!»

Nouvelle chirurgienne généraliste certifiée


Chirurgie orthopédique : un exemple inquiétant

  • En moyenne, 37 % des chirurgiens orthopédistes ayant répondu au sondage du Collège royal ont déclaré être sans emploi au moment où ils ont obtenu leur certificat.
  • Le volume d’arthroplasties de la hanche et du genou a augmenté de 19 % et 14 % respectivement au Canada. Ces pourcentages sont susceptibles d’augmenter encore en raison du vieillissement de la population (selon les données sur la rémunération à l’acte de 2011 à 2015).
  • L’accès limité aux ressources (p. ex., temps en salle d’opération, personnel, lits) influence le nombre de chirurgiens orthopédistes pouvant exercer et la charge de travail que chacun peut assumer.
  • Les chirurgiens orthopédistes prennent de l’âge, et les stagiaires se font moins nombreux.

Y aura-t-il assez de chirurgiens orthopédistes à l’avenir pour répondre aux besoins de santé des patients?

« J’effectue actuellement une suppléance pour laquelle je ne suis chargé que de gardes et de traumatologie. Je ne dispose pas de temps en salle d’opération pour les interventions chirurgicales non urgentes et je n’ai pas accès à une clinique pour les cas non urgents. »
«Les ressources se font de plus en plus rares, la demande continue d’augmenter et le nombre d’emplois ne cesse de diminuer. Il existe désormais un groupe de médecins bien établis qui font de la suppléance en série (postes temporaires) à l’échelle locale. Cela prend de l’ampleur chaque année et il n’y a aucune solution en vue. »




Les prochains rapports étudieront les données plus en détail

Avec nos partenaires nationaux et provinciaux, nous tentons de trouver des solutions aux problèmes liés à l’emploi des médecins, d’améliorer la planification des effectifs médicaux et d’éclairer leurs choix de carrière. D’autres rapports analyseront des questions liées aux effectifs médicaux, à savoir si les tendances de l’emploi sont les mêmes pour les hommes et les femmes et si le fait d’occuper un poste de suppléant (remplacement temporaire) est un choix de carrière volontaire ou une solution provisoire en attendant d’occuper un poste permanent.