Créer un milieu de travail positif

Le Collège royal est d’avis qu’un milieu de travail positif est un élément essentiel de la formation médicale et du système de santé au Canada. Cependant, la maltraitance est on ne peut plus évidente (p. ex., intimidation physique et verbale, discrimination et harcèlement sexuel ou personnel) dans les milieux de formation, d’apprentissage et de travail des médecins. Qu’elle soit infligée ou subie, quiconque peut être mis en cause, dont les patients, les médecins et d’autres fournisseurs de soins.

Le Collège royal ne tolère aucune forme de maltraitance; l’environnement d’apprentissage et le milieu de travail doivent être sécuritaires pour les patients, les médecins et les autres fournisseurs de soins de santé. Cette position est conforme aux attentes formulées dans le Code d’éthique et de professionnalisme de l’Association médicale canadienne, auquel le Collège royal souscrit.

Il importe de comprendre que la maltraitance englobe divers comportements inacceptables, allant du dénigrement et de l’humiliation au harcèlement sexuel et à l’agression physique. Vous trouverez une explication plus détaillée à la fin de cet énoncé. Le Collège royal favorise l’instauration d’un milieu de travail et d’un environnement d’apprentissage positifs dans le cadre de l’agrément des programmes de formation et dans ses politiques à l’intention des employés et des bénévoles.

Lorsque des cas de maltraitance sont signalés, il est essentiel que toutes les parties en cause se sentent appuyées et protégées, et, surtout, que les victimes sachent qu’elles ne subiront pas de représailles si elles révèlent ce qu’elles ont vécu.

De plus, les personnes qui doivent fournir une rétroaction de nature délicate ou gérer des situations difficiles peuvent le faire sans craindre de faire l’objet de conséquences négatives, si elles agissent de manière respectueuse, constructive et professionnelle.

Nous demeurons résolus à favoriser un milieu de travail et un environnement d’apprentissage positifs, et à miser sur la collaboration pour atteindre cet objectif.

Nous ferons appel aux leaders au sein des environnements d’apprentissage et de pratique afin de mettre fin à la maltraitance, et de faire la promotion de lieux d’apprentissage et de travail positifs.

Maltraitance

De façon générale, la maltraitance fait référence à divers types de comportements préjudiciables. S’il est suffisamment grave, un seul incident peut être associé à la maltraitance, quelle qu’en soit la forme.

Même si cette liste n’est pas exhaustive, elle décrit divers types de maltraitance afin d’éclairer les discussions et mesures à prendre.

Intimidation

Des comportements répétés, déraisonnables, habituels et inadéquats envers une personne ou un groupe. L’intimidation peut être directe, c.-à-d. en face à face, ou encore à l’égard ou au sein d’un groupe de personnes. Lorsque l’intimidateur est un groupe, on parle de persécution collective (mobbing). Il existe de nombreuses formes d’intimidation.

Cyberintimidation - Actes répétés commis par l’intermédiaire des technologies de communication (Internet, réseaux sociaux, sites Web, courriel, messagerie texte ou instantanée) pour intimider ou harceler d’autres personnes; par exemple :

  • Envoyer des messages, des courriels ou des messages textes ou instantanés blessants ou menaçants;
  • Afficher en ligne des photos embarrassantes à l’insu d’une personne;/li>
  • Créer un site Web pour se moquer d’autres personnes;
  • Se faire passer pour une personne en utilisant son nom, une photo ou d’autres renseignements qui permettent de l’identifier;
  • Tromper une personne afin qu’elle fournisse des renseignements personnels ou embarrassants et les transmettre à d’autres personnes.

Contrairement à l’intimidation traditionnelle, la cyberintimidation suit sa victime en tout temps jusqu’à la maison, où la victime en serait habituellement à l’abri.

Intimidation physique - Utiliser son corps ou des objets pour blesser quelqu’un, p. ex., frapper une personne, lui donner des coups de poing ou de pied, cracher sur elle ou briser ses biens personnels.

Intimidation sociale - Blesser quelqu’un avec l’aide d’autres personnes (famille, amis, etc.), p. ex., répandre des rumeurs, faire des commérages, exclure une personne d’un groupe ou la ridiculiser.

Intimidation verbale - Utiliser des mots blessants, p. ex., lancer des injures, des insultes, des menaces et agacer.

Discrimination

Acte ou décision qui a pour effet de traiter une personne ou un groupe de façon différente et négative. La Loi canadienne sur les droits de la personne prévoit 11 motifs de discrimination ou motifs de distinction illicite :

  • la race
  • l’origine nationale ou ethnique
  • la couleur
  • la religion
  • l’âge
  • le sexe
  • l’orientation sexuelle
  • l’état matrimonial
  • la situation de famille
  • la déficience
  • une condamnation qui a fait l’objet d’une réhabilitation ou d’une suspension du casier judiciaire (état de personne graciée)

Harcèlement

Le harcèlement est une forme de discrimination. Il s’agit de tout comportement physique ou verbal indésirable qui choque ou humilie. En général, le harcèlement est un comportement qui persiste au fil du temps. S’il est suffisamment grave, un seul incident peut être considéré comme du harcèlement.

Harcèlement personnel - Adopter une ligne de conduite caractérisée par des remarques ou des gestes vexatoires non reliés à un motif de distinction illicite, qui crée un milieu de travail humiliant, hostile ou offensant.

Voici quelques exemples :

  • Répandre des rumeurs malveillantes, des commérages ou des insinuations;
  • Intimider une personne, recourir à la violence verbale, à des menaces, rabaisser ou humilier une personne;
  • Crier, jurer ou plaisanter dans le but d’offenser (messages écrits ou graphiques);
  • Punir;
  • Modifier les effets personnels ou le matériel de travail d’une personne; détruire ou entraver délibérément le travail de quelqu’un;
  • Autres comportements inacceptables adoptés dans le but de tourmenter, de harceler ou d’accabler une personne.

Harcèlement sexuel - Une forme particulière de discrimination liée aux motifs de distinction illicite fondée sur le sexe ou l’orientation sexuelle. Il est impossible de recenser tous les actes qui constituent une forme de harcèlement sexuel.

Voici quelques exemples :

  • Flirts, avances, propositions, sollicitation non désirés, demandes de faveurs sexuelles, remarques obscènes ou suggestives ou autres sons suggestifs, comme des sifflements et des bruits de baisers;
  • Blagues vulgaires ou de nature sexuelle (verbales, écrites ou graphiques);
  • Continuer de manifester un intérêt sexuel en sachant que celui-ci n’est pas réciproque;
  • Contacts physiques importuns ou mouvements de blocage ou d’entrave;
  • Exposition indécente;
  • Agression sexuelle.

Harcèlement au travail - Le fait pour une personne d’adopter une ligne de conduite caractérisée par des remarques ou des gestes vexatoires contre un travailleur dans un lieu de travail lorsqu’elle sait ou devrait vraisemblablement savoir que ces remarques ou ces gestes sont importuns.

Racisme

Le racisme est fondé sur la croyance qu’une race est supérieure à une autre, une discrimination découlant d’une politique ou carrément de la haine ou de l’intolérance. Il est lié à la répartition de l’argent, du pouvoir et des ressources, qui contrôlent les déterminants sociaux de la santé. Le racisme revêt diverses formes; toutes sont destructrices et ont des effets négatifs sur la santé des personnes, des familles et des communautés.

*Les définitions ont été adaptées et s’inspirent de la politique du Collège royal sur le respect en milieu de travail, les Normes générales d'agrément à l’intention des institutions offrant des programmes de résidence et des définitions de la Commission canadienne des droits de la personne.