Conseil du mois sur le MDC
Dr Matt Kurrek, FRCPC

Fournir une rétroaction : quelques conseils

Coneil du mois sur le MDC
matt kurrek

Dr Matt Kurrek

Avez-vous déjà ressenti une certaine nervosité ou inquiétude avant de donner une rétroaction à un collègue ou en imaginant sa réaction? Dans de nombreux cas, cela n’est pas facile. Je l’ai constaté à maintes reprises à titre de pair évaluateur auprès de l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario (OMCO). Je conviens qu’une évaluation officielle par un pair peut sembler un peu étrange, surtout au début. C’est pourquoi j’exerce ce rôle en ayant sincèrement l’intention de fournir une rétroaction objective pour aider à améliorer le rendement, et veille à ce que cette intention se reflète dans ma pratique, grâce à des activités de formation continue.

Les quatre conseils suivants découlent de l’approche que j’ai développée et adoptée au fil des ans pour offrir une rétroaction Vous pouvez les mettre en pratique dans divers contextes et situations, allant d’une évaluation annuelle du rendement à une conversation dans le couloir avec un membre de votre équipe.

  1. Mettez l’accent sur le développement des compétences : Même si la rétroaction est accueillie favorablement en général, ce n’est pas toujours le cas, surtout lorsqu’elle est perçue comme un jugement négatif. C’est là que de bonnes compétences en communication s’avèrent très utiles. Je me suis inscrit à plusieurs cours sur le leadership des médecins offerts par l’Association médicale canadienne (AMC), qui m’ont beaucoup aidé. J’encourage tous ceux qui désirent parfaire leurs compétences en leadership à suivre un cours sur l’influence, la communication ou la gestion des conflits.
  2. Exercez-vous souvent. Je tente de le faire (même de façon informelle) avec des collègues ou des gens que je rencontre dans mon milieu de travail, y compris des pairs, le personnel infirmier et des résidents. Lorsque c’est possible, je remets des formulaires d’évaluation anonyme pour obtenir une rétroaction sur mes compétences, que je lis régulièrement. Elle me permet de me donner des objectifs et d’évaluer les améliorations. L’une des choses les plus importantes que j’ai apprises est que le langage corporel et la façon d’aborder une personne jouent un rôle crucial, surtout le contact initial : on a rarement une deuxième chance de faire bonne impression!
  3. Exploitez le potentiel de la simulation : Je crois beaucoup en la simulation, qui permet de mettre en pratique les techniques de communication efficace et d’analyser les défis qui y sont associés. Nous avons déjà offert une séance de formation par simulation destinée aux résidents et invité une actrice afin de jouer le rôle d’un membre de la famille d’un patient décédé durant une chirurgie ambulatoire à faible risque. Nous avons filmé les résidents lorsqu’ils ont annoncé la nouvelle au membre de la famille, et leur avons ensuite donné une rétroaction sur leurs compétences en communication. L’actrice a également évalué leur approche et indiqué qu’à certains moments, les résidents semblaient manifester de l’empathie (« lorsque vous vous êtes approchés de moi, cela m’a fait beaucoup de bien), ou encore, « lorsque vous regardiez ailleurs, cela ne m’a pas aidée ». Ce recours à la simulation est un outil d’apprentissage très utile non seulement pour les résidents, mais aussi pour moi. Je ne saurais trop insister sur tout ce que ces cours m’ont apporté.
  4. Structurez votre rétroaction à l’aide du référentiel CanMEDS : Au fil des ans, j’ai commencé à formuler ma rétroaction en m’inspirant des rôles CanMEDS. Cela me semble efficace, car de nombreux professionnels de la santé qui ont suivi leur formation au Canada connaissent bien cette formule. J’aime également recevoir de la rétroaction de cette façon. Par exemple, dans les formulaires d’évaluation que je remets après les présentations, je demande d’évaluer mon rendement en fonction du rôle d’érudit (est-ce que je connaissais la documentation?) ou de collaborateur (qualité d’écoute). Cette structure me fournit des indications importantes.

J’espère que ces conseils sauront vous êtes utiles. Donner (et recevoir) une rétroaction est à la fois une compétence personnelle et professionnelle — et les occasions de s’exercer et d’apprendre ne manquent pas! J’espère que vos expériences de rétroaction seront fructueuses et je vous invite à communiquer avec moi au besoin.

Le saviez-vous? Mettre en pratique vos techniques de rétroaction peut vous permettre d’obtenir des crédits du programme de MDC.

 

Suivre un cours formel =
25 crédits par cours (section 2 : cours formels)

 

Donner une rétroaction dans le cadre d’une évaluation par les pairs =
15 crédits par année (section 2 : évaluation par les pairs)

 

Recevoir une rétroaction sur vos compétences en communication et y réfléchir =
trois crédits par heure (section 3 : évaluations de la pratique)